Nuit musicale (PV Haris)

La nuit avait pris sa place dans la ville, il était autour de 22h30. Je me trouvais dans l'amphithéâtre, dans la salle de concert. Je m'y était rendue totalement par hasard, me promenant et visitant les différents locaux et salles. Sur la scène, se trouvait un piano de concert. Très grand, à queue, il était magnifique. Je voyais que c'était un piano de luxe dont le prix devait avoisiner facilement celui d'une maison à Montréal. J'eus aussitôt envie de l'essayer. Je jouais beaucoup, du temps où j'étais humaine. Je dépassai les rangées de sièges et montai sur la scène.

Je m'approchai doucement du piano. Je remontai le couvercle, et m'assit sur le banc, que j'ajustai à ma taille. J'effleurai les touches d'ivoire du bout des doigts. Je sourit, quel merveilleux instrument. Je fermai les yeux, me concentrai, et puis commençai à jouer.

Le morceau était celui que j'aurais dû faire à un concert, auquel j'aurais participé si je n'avait pas été transformée, quelques jours seulement avant la date prévue. Je découvris avec plaisir que les notes de ce morceau, très rapides, étaient toujours aussi précises, les nuances toujours aussi claires qu'avant, même que c'était mieux. Je connaissais encore la pièce sur le bout des doigts, sans la partition. Les notes résonnaient avec intensité à travers toute la salle, le piano rendant à merveille toutes mes intentions.

Concentrée sur ce que je faisais, je n'entendais rien d'autre que les notes que je jouais. Un grand vacarme aurait retenti, je ne m'en serais même pas rendu compte.

(Oh! En passant, mon nom prend seulement un «r» ^^)

Comme chaque nuit, Haris revenait hanter l'amphithéâtre. Le vieux vampire vagabondait entre les couloirs, le mythique et mystérieux violon rouge entre ses longues mains blanches. Il s'apprêtait à partir, totalement désinterresser par la totale absence d'âme qui vive en ces lieux, quand une faible mélodie parvint à ses oreilles si fines. Haris se crispa de tout son grand corps et il fronça les sourcils.

Incrédul, il tourna sur ses talons fait de cuir italien avant de se diriger avec nonchalence vers l'auditorum. Au fur et à mesure que le non-mort avançait, il accéléra le pas, de plus en plus pressé. L'écho de sa canne et de ses pas trahissait sa présence.

Lorsqu'Haris entra finalement dans la grande salle, sur le balcon, au deuxième étage, ses yeux déjà fantomatique prirent une tinte toute à fait glacial et dénudé de toute émotion. Il avisa bien assez vite la jeune inconneu qui jouait de ce merveilleux instrument que l'on appelait piano. Il tendit le cou pour mieux la voir. Il apprécia un moment la mélodie jouer et la trouva tout à fait douer. Il laissa sa canne surmonter d'une sphère d'ambre contre la palissade avant de se dirigea vers elle à la vitesse de la lumière.

Le mort-vivant se retrouva une fraction de seconde plus tard derrière elle et le courant de vent produit fit vaciller les rideaux rouges entourant l'instrument d'un noir jais. Haris s'approcha de la petite avec une lenteur mortelle, avant de se pencher vers elle. Sa tête surplombant sa frêle épaule, il regarda un moment ses doigts se balader telle des araignée sur les touches blanches et noires. Haris entrouvrit les lèvres.

-Qu'est-ce que tu fais là, dit-il de sa voix grave et étrangement inabituelle.

J'étais maintenant dans un passage rapide et particulièrement difficile de mon morceau. Les accords devenaient discordants, tout en gardant une certaine harmonie et beauté. Du coin de l'oeil, j'aperçu les rideaux rouges s'agiter légèrement, mais concentrée comme je l'étais, je n'y prêtai aucunement attention. J'amorçais une série d'accord plaqués, rapides et de plus en plus fortissimo, quand une voix m'interrompit:

-Qu'est-ce que tu fais là?, dit une voix d'homme, grave et un peu étrange.

Sursautant violemment, je ratai le dernier accord de ma série, le plus fort, et je grimaçai en entendant ce son. Je me retournai rapidement, pour découvrir que la voix désincarnée appartenait à un homme à l'apparence jeune, mais trompeuse, situé juste derrière moi. Je sus aussitôt que c'était un vampire. Je n'avais jamais rencontré personne qui ne l'était autant que cet homme. Tant son odeur, purement vampirique, que sa voix, son apparence, ses yeux sans âge et dénués de la flamme normalement présente dans ceux d'une personne à un âge de jeune adulte, que sa posture et son attitude. Rien en lui n'était humain. J'avais peine à croire qu'un être comme lui avait pu être mortel un jour.

Je m'éloignai de lui, me levai et reculai. J'essayai de répondre à sa question.

-Je... heu... Je me promenais dans l'amphithéâtre et je... et bien... j'ai aperçu le piano...

Et merde! Je me serais donné des claques. Il ne fallait pas avoir l'air faible devant les vampires. Lorsqu'ils voyait un défaut dans la cuirasse, ils s'empressaient d'y planter une lame. Je me promis d'être moins stupide, à l'avenir.

(oups, désolé pour le nom)

Haris pencha légèrement la tête sur le côté et haussa un sourcil. Il semblait troubler étrangement cette jeune fille qui était de toute évidence une vampire, nouvelle-née, toute réscente même. Les comissures du vampire au violon rouge se retroucèrent sur l'ombre d'un sourire malveillant.

-Je... heu... Je me promenais dans l'amphithéâtre et je... et bien... j'ai aperçu le piano...

-Tu... Tu as aperçu le piano et l'idée d'en jouer t'ait soudainement venu à l'esprit? Sais-tu seulement à qui appartient cet insrtument?
Haris fit un pas vers la gamine appeurée, chose qui l'amusait beaucoup. Haris reconnut ce regard, cette légère inquiétude et cette odeure si familière. Ainsi, elle n'avait pas pu résister elle non-plus. Elle avait fait comme lui, presque 600 ans plus tôt...

Haris la regarda de haut, la détaillant sans aucune gêne... Il ne s'était pas tromper. Un large sourire s'étira sur ses lèvres.

-...Charmante... Tu es tout à fait charmante. Exactement comme elle...

-Tu... Tu as aperçu le piano et l'idée d'en jouer t'ait soudainement venu à l'esprit? Sais-tu seulement à qui appartient cet instrument?

Il fit un pas vers moi et, pour compenser la distance, je reculai. Le sourire malveillant sur son visage me fit comprendre qu'il avait remarqué mon insécurité. Je devais pallier à ça, et vite. Je me composai un visage le plus impassible possible. Son regard passa sur moi tel un prédateur détaillant son futur repas. Je répondu à sa question, réussissant avec soulagement à empêcher ma voix de trembler.

-Oui, j'ai voulu essayer l'instrument. Et, non, je ne sais pas à qui appartient ce piano, comme il était dans l'auditorium de la ville, j'ai présumé qu'il n'était pas à personne.

Je gardai la tête haute, le regardant dans les yeux. Ne pas lui donner de prise sur moi. C'était le plus important.

-...Charmante... Tu es tout à fait charmante. Exactement comme elle...

-Mais de qui parlez-vous?

-Mais de qui parlez-vous?

Haris éclata de son rire aristocratique qui donnait à chaque fois des frissons dans le dos. Elle avait beau reculer, il continuait d'avancer vers elle, avec son sourire prédateur.

-Ce piano appartient au plus grandiose joueur de piano que la Terre ai portée. Tu n'avais pas le droit d'être ici et encore moins d'y toucher... Mais cela ne fait rien, je ne dirai rien. Ne t'en fais...

Haris ne cessait de marcher dans sa direction, de plus en plus près. Ses yeux brillaient d'un intérêt particulier. Cette jeune vampire avait beau se donner de grand air, Haris avait comprit son petit manège. Elle était terrorisée... et elle avait raison.

-Tu lui ressemble tellement... La même jeunesse... La même odeur rafraîchissante.
Il prit une courte pose pour la contempler à nouveau avant d'ajouter.

-Tu es bien la chose de Clady Van de Graaff, n'est-ce pas?

-Tu lui ressembles tellement... La même jeunesse... La même odeur rafraîchissante. Tu es bien la chose de Clady Van de Graaff, n'est-ce pas?

Je levai les yeux vers lui. Il s'était arrêté me contemplait avec un sourire quelque peu apeurant. J'eus un léger frisson, et je profitai qu'il se soit arrêté pour mettre le piano entre nous. De cette manière, s'il s'approchait par la droite, j'irais à gauche, et si c'était le contraire, je pourrais aussi m'éloigner par la gauche. Mais qui était ce type? Il semblait très bien connaître mon mentor. Le qualificatif de chose m'insulta un peu cependant. Je n'étais pas un objet. Je me demandai comment il la connaissait.

-Comment vous... oh!

Puis je compris. Clady ne m'avait mentionné qu'une fois son propre mentor, mais je sus instantanément que c'était lui, aussi sûrement que je savais mon propre nom.

-C'est vous qui l'avez transformée, voilà des siècles. Vous êtes Haris...

Elle avait pris soin de prendre ses distances avec lui par le biais du piano à queue. Ce n'était pas cela qui allait l'empêcher de faire quoi que ce soit.

-Comment vous... oh! C'est vous qui l'avez transformée, voilà des siècles. Vous êtes Haris...

Haris ferma ses yeux de crystale et éclata à nouveau de rire.... Un rire sinistre et tranchant. Lorsque, quelques secondes plus tards, il se fut calmer, il enchaîna:

-Que voilà une petite vampire perspicace,dit-il en contornant un peu le piano pour lui faire face à environs un mètre et demi de distance. Je suis Haris Arhenius, humble serviteur de la nuit....

Sur ces mots, le vampire s'inclina et exécuta une gracieuse quoi que lugubre révérence. Il se releva doucement et son sourire diminua de peu.

-Et... tu es...?

-Que voilà une petite vampire perspicace. Je suis Haris Arhenius, humble serviteur de la nuit....Et... tu es...?

Un frisson parcouru mon dos. Je me sentis tout d'un coup heureuse que c'était Clady mon mentor, et non ce.. ce mort vivant. J'avais de la peine pour elle. Sa transformation avait dû être plus désagréable que la mienne. Il était revenu près de moi, et je réalisai que reculer ne servait à rien... il était trop rapide et fort. Il me rattrapait toujours, et il prenait un malin plaisir à me voir sans cesse essayer de fuir comme un lièvre apeuré devant un loup.

Je me demandai si je faisais bien de répondre à sa question, mais de toute façon, je ne crus pas avoir vraiment le choix.

-Je m'appelle Arabelle Delombre. Je viens heu... d'arriver en ville. Et, Clady est bien mon mentor, celle qui m'a créé. J'espère que je ne vous ai pas trop dérangé en jouant. Je crois que je vais y aller.

Je commençai à me diriger vers la sortie, priant qu'il me laisse partir.

-Je m'appelle Arabelle Delombre. Je viens heu... d'arriver en ville. Et, Clady est bien mon mentor, celle qui m'a créé. J'espère que je ne vous ai pas trop dérangé en jouant. Je crois que je vais y aller.

Haris la regarda partir en secouant la tête.. Et une fraction de seconde plus tard, il se retrouva devant elle barrant la porte de ses longs bras.

-Non, non, non... Où vas-tu comme cela, chère enfant? Je n'en ai pas fini avec toi.

Le vieux vampire l'attrapa par l'avant bras et s'avança vers elle de toute sa hauteure.

-Maintenant que je sais que Clady a une protégée, je ne vois pas pourquoi je te laisserai partir... J'ai beaucoup trop de chose à décourvir à ton sujet.

-Maintenant que je sais que Clady a une protégée, je ne vois pas pourquoi je te laisserai partir... J'ai beaucoup trop de chose à décourvir à ton sujet.

Je reculai, déçue. J'avais eu le mince espoir de m'en sortir à bon compte, mais hélas, je ne m'en tirerais pas aussi facilement.

- Bien...

Dis-je résignée.

-Alors dites-moi ce que vous voulez savoir.

Je savais qu'en ce moment, ma situation n'étais pas brillante. J'étais dans.... la merde.

Elle recula légèrement, mais il la retint et s'approcha pour rattraper la distance qu'elle avai ajouter.

-Alors dites-moi ce que vous voulez savoir.

-Je l'observe depuis un moment tu vois... Et je trouves tout cela très étrange de la pars d'une vampire telle que Clady..

Il lâcha son bras, mais attrapa cette fois son menton et l'obligea à l'approcher encore plus. Il plongea son regard argenté dans le sien.

-Cette transformation subite ne lui ressemble pas... Une transformation que je dirais même...
Il inspira doucement son parfum en levant les yeux et ses commissures se retroucèrent sur une petite moue amusée.

-... Toute récente.

-Cette transformation subite ne lui ressemble pas... Une transformation que je dirais même...Toute récente.

J'avalai ma salive. Comment il savait ça? Était-il écrit nouveau-né sur mon front? Est-ce que mon odeur clame réellement que je ne suis que fraîchement décédée? J'espérais que non... Je n'avais pas tellement le choix de répondre à sa question sous-entendue.

-Oui je... je suis vampire depuis environ deux mois seulement. Quand à la raison de ma transformation, je ne suis pas la bonne personne à qui poser cette question. Pourquoi ne pas demander à Clady directement?

Je levai les yeux vers lui avec défi. La question m'intéressait réellement. Pourquoi il n'allait pas lui parler à Clady? Elle ne m'avait jamais voulu me parler de lui non plus, qui était son mentor. C'était bizarre non? Qu'est-ce qui avait pu se passer entre ces deux là?

Haris eu un rire franc et bref.

-Ce que tu es mignones! Non... Clady ne veut plus m'adresser la parole depuis belle lurette... Elle me déteste et m'évite comme la peste. C'est assez comique. Je me demandes bien pourquoi.

Le vieux vampire pencha à nouveau ses yeux sur les côtés et ses yeux s'illumièrent d'un seul coup comme deux pleines lunes. On pouvait clairement lire la folie et le côté animal de cet être dans son regard de fauve.

-Tu me fais tellement penser à elle, c'en est effrayant, dit-il en caressant sa joue... Ta transformation n'a pas dû être chose facile...

-Tu me fais tellement penser à elle, c'en est effrayant, dit-il en caressant ma joue... Ta transformation n'a pas dû être chose facile...

Je fixai mes yeux dans les siens, tellement effrayants. Je n'arrivais pas à détourner mon regard du siens. Je comprenais pourquoi Clady ne voulait rien avoir à faire avec son mentor. C'était un monstre. Je frémi à son touché. Son commentaire fis remonter mes souvenirs à la surface, et je grimaçai.

-Non... elle ne l'a pas été du tout. Du moins... pas pour moi.

Loin de ça. Je crois que je n'en suis pas encore remise en fait, mais ça, je ne le mentionnai pas.

Je voulais partir maintenant. Je voulais rentrer, et me retrouver le plus loin possible de ce mort. Je reculai.

Arabelle recula mais Haris l'attrapa à nouveau par le bras.

-ah je vois... Elle a fait cela dans la dentelle. Je crois que je commences à comprendre pourquoi.

Haris la regarda à nouveau avec un nouvel intérêt. Il la regarda très différemment que quelques secondes plustôt et la lueur inquiétante quita son regard. Haris parut soudain moins imposant et dangereux alors que son sourire carnacier disparut. Le vieux vampire haussa un sourcil et la considéra gravement.

-Je me demades à laquelle des trois tu lui faisais penser?

Je voulais partir. Cette lueur dans ses yeux ne me disait rien qui vaille. J'allais tourner les talons, quand son regard malfaisant disparut, ainsi que son sourire mauvais. Il se mit à me regarder gravement. Bizarrement, je ne fus pas du tout rassurée. Qu'est-ce que ça voulait dire, ce changement d'attitude? Je savais encore moins à quoi m'en tenir.

-Je me demandes à laquelle des trois tu lui faisais penser?

Laquelle des trois? Mes yeux s'arrondirent d'incompréhension.

-Quoi? Mais de quoi vous parlez?

Je reculai d'un pas.

-Tu as le talent d'Irène, la chevelure d Catherine et l'innocence de Viviane...

Haris fit soudain une moue aggacé en se redressant devant Arabelle.

-Peut-être a-t-elle vu en toi un mélange parfait de nos trois filles.

Il avait dit cela d'un ton détâcher et affreusement grave.

-Je me disais pourtant qu'elle avait dû passer à autre chose depuis le temps...

Quoi? Trois filles? LEURS, filles? C'était quoi ce délire? Je le regardai horrifiée. Si c'était vrai, alors... Clady m'avait transformée en vampire.... pour les remplacer? J'étais devenu vampire... pour cette raison?

Je ne supportai plus de rester là, avec ce vampire qui me faisait peur, dans ce lieu qui avait l'air hanté. Je devais parler à Clady au plus vite.

Je me suis mise à courir le plus vite possible et sortis de l'amphithéâtre. Je courus ainsi jusqu'au manoir de Clady, comme si ma vie en dépendait. Je devais absolument la voir! Faites qu'elle soit là...

Haris eu un léger sourire devant sa surprise. Les mains dans les poches, il la regarda s'enfuire, heureux de son petit manège. Le vieux vampire ne la retint aucunement cette fois.

-oups,fit-il simplement.Tanpis..

Il eu un léger ricanement en haussant les épaules. Haris récupéra sa canne et son violon et continua sa visite des lieux, silenciceusement.

(Fin)