Judicaël...

Ezékiel battit des paupières et regarda la sombre pièce où quelques rayons de soleil reflétaient sur le miroir à l’autre bout de la pièce. Il soupira allègrement et regarda le visage paisible d’Haris qui dormait à ses côtés. Ezékiel était couché sur le torse d’Haris qui s’élevait lentement suivant sa respiration. Il sourit en fermant les yeux et passa son bras autour du torse du vieux vampire. Un vent frais balaya la pièce et souleva les feuilles qui trainaient sur le bureau, les propulsant sur le sol en bois. Ezékiel se leva lentement, s’éloignant de la chaleur de leur lit. Il ferma les volants de la fenêtre qui laissait s’engouffrer un vent d’automne dans la chambre. Il se retourna lentement et ne put s’empêcher de frissonner en voyant Haris, couché dans son lit, complètement nu, les draps le couvrant jusque sous le nombril. Le vampire se dirigea vers la couchette et se colla contre Haris qui dormait encore. Il l’embrassa dans le creux de son cou avant de coucher sa tête sur son épaule et de poser sa main sur son torse.

Haris fit un horrible rêve cette nuit-là. Il rêva qu’il se retrouvait seul au milieu d’un désert aride et sec, privé de la présence d’Ezékiel. Mais le plus horrible était l’affreuse morsure du soleil brûlant. Soudain, il ouvrit les yeux, en sueur. Le vieux vampire poussa un grognement plaintif et se redressant sur ses coudes.

-Ezékiel!



À son plus grand soulagement, il le trouva étendu contre son torse. Le vieux vampire se détendit et se laissa tomber mollement sur le lit.

-Dieu du ciel… Tu es là, fit-il en souriant.



Il émit un petit rire avant d’encercler le jeune immortel de ses longs bras. Le visage dans ses cheveux, Haris resta un long moment immobile à humer le doux parfum de son amant. Son regard devint soudain sombre et il se tendit. Voilà plusieurs nuits merveilleuses qu'ils passaient ensembles et depuis, Haris ne le quittait plus.

Haris grogna avant de se redresser vivement sur ses coudes, faisant sursauter Ezékiel.

-Ezékiel!

Ezékiel le regarda avec inquiétude, accoté sur un coude, étendu à côté du vampire. Haris posa son regard sur lui et il se détendit avant de se laisser tomber sur son oreiller.

-Dieu du ciel… Tu es là, fit Haris en souriant de soulagement.

Ezékiel s’approcha de lui en souriant et posa sa tête sur son torse.

-comment pourrais-je être ailleurs? Murmura Ezékiel en fermant les yeux.

Haris rit légèrement et passa ses bras autour d’Ezékiel qui se blottit contre son torse. Ils restèrent ainsi durant de longues minutes. Ezékiel savoura chaque secondes qui passaient dans les bras du vampire qui faisait battre son cœur à nouveau… soudain Haris se tendit légèrement et Ezékiel fronça les sourcils.

-que ce passe-t-il, Haris? Dit-il en plongeant son regard dans le sien. C’est ton rêve qui te rend aussi troublé?

Il le regarda avec inquiétude en se levant sur ses coudes.

- que ce passe-t-il, Haris? C’est ton rêve qui te rend aussi troublé?


Haris avala sa salive de travers et passa une main dans les cheveux blonds d’Ezékiel. Le visage d’Haris était tordu par une affreuse souffrance qui ne lui ressemblait guère. Ezékiel était si beau… si jeune et innocent.



-Je pense qu’il est temps que je te montre quelque chose, Ezékiel… L’heure est venue…


Le violoniste eu un sourire horriblement triste et il posa un baiser léger sur les lèvres du vampire.


-Lève-toi

Ezékiel arqua un sourcil inquiet quand Haris passa une main dans ses cheveux. Pourquoi était-il si triste? Pourquoi souffrait-il autant? À quoi avait-il pu bien rêver…

-Je pense qu’il est temps que je te montre quelque chose, Ezékiel… L’heure est venue…

Il sourit tristement et Ezékiel eu un frisson d’effroi, que voulait-il lui montrer qui lui faisait si mal? Haris l’embrassa sur les lèvres et Ezékiel eu envi de lui rendre, mais Haris l’en empêcha.

-Lève-toi

Ezékiel baissa les yeux et se leva lentement avant de regarder Haris avec anxiété. Il se dirigea vers sa commode et prit un pantalon de toile qu’il enfila lentement avant de revenir vers son amant.

Haris prit sur le sol son pantalon qu’il réenfila d’un seul coup. Il regarda du coin de l’œil son bel amant, les yeux étain

Par la suite, il s’avança vers lui et posa une main sur son épaule.



-Je pense que tu seras heureux de le revoir… Suis-moi, dit-il d’une voix posé, cachant mal sa tristesse.


Haris se dirigea vers la porte de la chambre évitant le regard du pianiste vampirique. Les deux hommes descendirent jusqu’au plus profonds des entrailles du manoir. Quelques minutes plus tard, ils descendirent un long escalier de pierre et Haris s’arrêta devant une grande porte de marbre ou un imposant J était gravé. Il se retourna vers Ezékiel.


-Ce que tu t’apprêtes à voir risque de te surprendre… Mais tu dois savoir…

Haris enfila son pantalon et posa sa main sur l’épaule d’Ezékiel qui se tourna vers lui.

-Je pense que tu seras heureux de le revoir… Suis-moi, dit-il en tentant de cacher sa tristesse.

Heureux de le revoir? Ezékiel fronça les sourcils en suivant Haris. Ils sortirent de leur chambre et Ezékiel resta surpris en voyant Haris éviter de le regarder, cela ne lui ressemblait pas… Il suivit le violoniste dans la cave de sa maison et resta bouche-bée en voyant suivant le vieux vampire dans un deuxième sous-sol dont il ignorait l’existence. Ils descendirent un long escalier en pierre inégale avant d’arriver devant une immense porte de marbre dans laquelle était taillé un imposant « J ». Haris se tourna vers Ezékiel avec tristesse.

-Ce que tu t’apprêtes à voir risque de te surprendre… Mais tu dois savoir…

Ezékiel prit la main d’Haris dans la sienne et s’imposa à lui, plongeant son regard dans le sien.

-Haris… pourquoi es-tu si triste? Pourquoi veux-tu me montrer quelque chose qui te fait tant souffrir…

Ezékiel se mordit la lèvre inférieure en fronçant les sourcils avec appréhension. Il prit le visage d’Haris dans ses mains tremblantes et l’obligea à s’approcher de lui. Il se pencha au dessus de son visage pâle et l’embrassa légèrement.

-je ne veux pas que tu sois triste, Haris… j’aimerais te voir sourire encore... comme à chaque matin quand je me réveille dans tes bras…

Il baissa légèrement les yeux avant de l’embrasser à nouveau et de le regarder avec tristesse.

-Haris… pourquoi es-tu si triste? Pourquoi veux-tu me montrer quelque chose qui te fait tant souffrir… je ne veux pas que tu sois triste, Haris… j’aimerais te voir sourire encore... comme à chaque matin quand je me réveille dans tes bras…

Haris se laissa embrasser et n’offrit aucune résistance, tel un animal blessé.


-Je veux que tu sois heureux Ezékiel… Pour moi c’est trop tard. Je te rends ta liberté.

Haris repoussa doucement Ezékiel en posant sa main sur son torse. Ça faisait si mal… Haris ouvrit la porte et pénétra à l’intérieur de la pièce froide plongée dans le noir. À peine tout deux était-il entré, des torches s’allumèrent d’elle-même toute autour de la pièce hexagonale. L’endroit tout entier était fait de marbre.


-Je te rends Judicaël.

Ezékiel plongea son regard dans ceux d’Haris qui le regardait piteusement.

-Je veux que tu sois heureux Ezékiel… Pour moi c’est trop tard. Je te rends ta liberté.

Ezékiel ne comprenait pas. Il avala de travers et sentit son coeur se serrer

-de quoi parles-tu… je suis déjà heureux, murmura-t-il en détournant les yeux tristement.

Haris le repoussa doucement avant d’ouvrir l’énorme porte. Ezékiel osa un œil dans la pièce avant d’y suivre Haris. Quand ils mirent les pieds dans la grande pièce hexagonale de torches s’enflammèrent illuminant la pièce en marbre grise sombre… Au milieu de la grande pièce il y avait un petit hexagone où un autre « J » avait été gravé.

-Je te rends Judicaël.

Ezékiel écarquilla les yeux et se mit à trembler légèrement « Judicaël?! ». Il recula jusqu’à ce que son dos heurte l’immense porte qui s’était refermé. Il regarda Haris avec angoisse et serra son poing sur sa poitrine nue. Il était chez lui depuis tout ce temps… son ancien amant dormait dans les catacombes de son manoir… depuis le temps qu’il le cherchait… il était chez lui… sous lui…

-comment est-ce possible? Murmura-t-il tout tremblant.

-comment est-ce possible?

Haris regarda Ezékiel, impuissant, les bras de chaque côté de son corps.


-Tu te rappelles quand je t’ai dit qu’il n’a jamais été bien loin, Ezékiel. Il a toujours été près de toi et je sais à quel point tu souffrais de l’avoir perdu. C’est pourquoi nous sommes ici.
Sans lâcher son amant des yeux, Haris recula jusqu’au centre de la pièce et ramassa son violon écarlate qu’il avait laissé sur le sol quelques heures plus tôt.


-Je vais être franc avec toi. Depuis le départ je devais te trouver pour ensuite le ramener. À un certain moment, je ne voulais plus qu’il revienne, Ezékiel. Je voulais te garder pour moi, seul, mais aujourd’hui, je tiens à toi au point de te rendre Judicaël. Je sais que c’est ton vœu le plus cher et je ne veux que ton bonheur.


Haris posa le violon sur son épaule nue et y posa son menton. Il jeta un dernier coup d’œil à Ezékiel avant de fermer les yeux.

-Tu mérites plus que n’importe qui d’être heureux… Heureux au près de mon père.
Haris se mit à jouer de son instrument. Il interpréta un triste et court extrait de la chanson qu’ils avaient joué le premier soir. À ce moment, la stèle avec le J s’éleva lentement et on entendit des rouages grincer. Le tombeau de Judicaël fut dévoilé.

-Tu te rappelles quand je t’ai dit qu’il n’a jamais été bien loin, Ezékiel. Il a toujours été près de toi et je sais à quel point tu souffrais de l’avoir perdu. C’est pourquoi nous sommes ici.

Ezékiel sentit ses jambes ramollirent et il ne pu se retenir de mettre une main tremblante devant sa bouche pâteuse. Il regarda Haris qui reculait lentement vers le centre de la pièce où il ramassa son violon.

-Je vais être franc avec toi. Depuis le départ je devais te trouver pour ensuite le ramener. À un certain moment, je ne voulais plus qu’il revienne, Ezékiel. Je voulais te garder pour moi, seul, mais aujourd’hui, je tiens à toi au point de te rendre Judicaël. Je sais que c’est ton vœu le plus cher et je ne veux que ton bonheur.

Les paroles d’Haris eurent l’effet d’une croix d’argent sur sa poitrine. Il se mordit la lèvre avant de passer une main moite dans son cou. « Mais je suis déjà heureux » pensa Ezékiel sans bouger, le regardant avec impuissance.

Haris posa le violon sur son épaule nue et posa son menton sur le violon rouge. Leurs regards se croisèrent une dernière fois avant qu’Haris ne ferme les yeux et ne dépose l’archet sur les codes du violon.

-Tu mérites plus que n’importe qui d’être heureux… Heureux au près de mon père.

Ezékiel déglutit et il ne put retenir un hoquet de surprise. Son père!? Il serra les poings contre le mur de marbre et sa vue s’embrouilla légèrement. Haris se mit doucement à jouer la mélodie qu’ils avaient jouée ensemble la première fois qu’ils s’étaient vus. Ezékiel ferma les yeux et une discrète larme coula sur sa joue. Il était perdu entre la joie de revoir son ancien amant mais la tristesse de perdre Haris. La stèle sortit du sol et Ezékiel pu admirer le tombeau de Judicaël qui n’attendait qu’à être réveillé d’un long sommeil. Le pianiste s’avança lentement vers Haris et posa une main vacillante sur la pierre froide sous laquelle son créateur reposait. Il se tourna par la suite vers le vieux vampire et avala de travers.

-depuis combien de temps est-il là? Murmura-t-il la gorge nouée.

-depuis combien de temps est-il là?

Haris ouvrit les yeux et laissa le violon le long de son torse. Il jeta un coup d’œil à Ezékiel alors que sa gorge se noua.

-Voilà 500 ans que mon père repose là.

Haris se plaça de l’autre côté du tombeau et regarda gravement Ezékiel.

-Je n’ai jamais ressentit une telle chose pour personne Ezékiel. Jamais en mes siècles de vie, je n’ai voulu le bien d’une personne… Jamais je n’ai voulu sauver une vie… Je te l’offre aujourd’hui… Je t’offre de partir loin d’ici et de continuer de vivre.
Il posa une main sur le J et tourna ce qui était en fait un disque vers lui. Sur ce, le couvercle de marbre s’ouvrit dans un affreux grincement.


-Moi, ma vie s’arrête ici. Je vais finir ce que j’ai commencé, mais je ne veux pas que tu te sacrifies parce que tu t’y sens obligé.
Le couvercle s’ouvrit totalement et le corps de Judicaël, vêtu tout de blanc entouré de fleurs de lilas séchés leur fut dévoilé. Il avait l’air aussi jeune et innocent que dans son souvenir. Il avait l’air d’un adolescent endormi dans un champ de fleur, aussi frais qu’une rose.

-Va-t-en, Ezékiel…
Le violon entre les mains d’Haris se mit à trembler et à dégager une forte chaleur. Sa couleur devint horriblement vive. Le violoniste déposa le violon qui était devenu brulant sur Judicaël.

-Voilà 500 ans que mon père repose là. Je n’ai jamais ressentit une telle chose pour personne Ezékiel. Je n’ai jamais ressentit une telle chose pour personne Ezékiel. Jamais en mes siècles de vie, je n’ai voulu le bien d’une personne… Jamais je n’ai voulu sauver une vie… Je te l’offre aujourd’hui… Je t’offre de partir loin d’ici et de continuer de vivre.

Haris posa sa main sur un disque et le fit pivoter.

-Moi, ma vie s’arrête ici. Je vais finir ce que j’ai commencé, mais je ne veux pas que tu te sacrifies parce que tu t’y sens obligé.

Le tombeau s’ouvrit lentement et Ezékiel en eu le souffle coupé, là, sous ses yeux, reposait l’objet de ses rêves et de ses cauchemars… Le visage paisible de Judicaël était encore plus beau que dans ses souvenirs. Son visage d’adolescent était entouré par de soyeuses mèches blondes qui s’éparpillaient sur un petit coussin immaculé. Son corps svelte était vêtu tout de blanc et entouré par de longues fleurs de lilas séchées qui embaumaient le cercueil. Le regard d’Ezékiel s’arrêta sur une petite dague incrustée de pierres blanches qui était entre les mains froides de Judicaël. Ezékiel regarda Haris et serra la pierre froide entre ses doigts.

-Va-t-en, Ezékiel…

Haris déposa le violon sur le vampire endormit et Ezékiel secoua la tête avant de rejoindre Haris lentement, le regard vide.

-je ne peux pas te laisser seul, murmura-t-il. Si tu fais ça tout seul tu mourras, mais si nous le faisons ensemble nous survivrons…

Ezékiel lui sourit tristement en lui prenant la main et en la serrant avec force. Il prit le petit couteau au métal froid entre ses doigts avant de se tourner vers Haris. Il lui prit la nuque et l’embrassa avec amour avant de regarder le vampire qui dormait sous lui depuis déjà 500 ans. Il fronça les sourcils et s’ouvrit l’avant-bras, les pierres du petit poignard devinrent rouges et Ezékiel réprima un gémissement de douleur et de surprise. Un flot de sang se mit à couler et Ezékiel grimaça de douleur. Il plaça son bras au dessus du tombeau avant de sourire tristement à Haris.

-je ne peux pas te laisser seul, murmura-t-il. Si tu fais ça tout seul tu mourras, mais si nous le faisons ensemble nous survivrons

Haris écarquilla les yeux et ses yeux s’embuèrent. Il appuya son front contre celui d’Ezékiel en secouant la tête.

Il l’embrassa et Haris répondit à son baiser avec une passion désespérée et abattue. Puis Haris retint un moment le bras d’Ezékiel.

-Non… Je t’en pris. Ne fais pas cela.
Mais le jeune vampire ignora ses recommandations et entailla profondément la chair de son bras. Haris posa une main tremblante dans le dos nu du pianiste immortel. Ezékiel plaça ensuite son bras blessé au dessus du corps de l’endormit. Il plongea son regard dans la sien à son tour, surpris par son geste. Les muscles de la mâchoire d’Haris se crispèrent et une unique larme roula le long de sa joue. À son tour, lové contre son torse, Haris prit la dague et s’ouvrit le bras. Il le colla par la suite contre celui d’Ezékiel et glissa ses doigts entre les siens.



-Tu es vraiment sûr, Ezékiel… Tu ne pourras pas revenir en arrière, dit-il, haletant.

Ezékiel sentit sa gorge se nouer quand il vit les yeux d’Haris se remplirent de larmes. Le violoniste prit la dague et à son tour s’entailla le bras profond dans la chaire. Il glissa son bras le long de celui sanglant d’Ezékiel et leurs doigts s’enlacèrent, mélangeant leur sang bouillant.

-Tu es vraiment sûr, Ezékiel… Tu ne pourras pas revenir en arrière.

Ezékiel ferma les yeux et fit signe que oui. Ils avancèrent lentement leur main vers le violon qui était d’un rouge vif, éclatant. Quand leurs mains furent à proximité du violon une étrange force les attira et leurs mains se soudèrent à l’instrument… Il était maintenant trop tard pour revenir en arrière… Soudain une étrange douleur se fit sentir dans leurs bras et Ezékiel sentit son sang le quitter graduellement. Le violon drainait leur force vitale les affaiblissant de plus en plus… Jamais Ezékiel n’avait été si pâle au par avant… Ezékiel gémit de douleur mais il ne pouvait dégager sa main qui était soudée au violon devenu rouge comme leur sang… il serra les doigts d’Haris avec force et il ne put retenir ses larmes de douleur et… de peur… oui pour la première fois depuis 6 centenaire Ezékiel avait peur de la mort… Il ferma les yeux sentant toute son énergie… sa vie… le quitter…

Ezékiel hocha la tête et Haris en eu le souffle coupé, sa gorge était si serrée qu’il avait peine à respirer. Il serra le jeune homme contre son torse ferme.

-J’aurais… tellement voulu que ça se passe autrement…


Les deux hommes joignirent leur mains sur l’instrument de musique qui eu l’effet d’une véritable pompe sur eux. Ezékiel gémit et il regretta tout de suite de l’avoir entraîner là dedans. Il regrettait tout…Le pauvre avait été manipulé depuis le début. Haris serra les dents et réprima un gémissement, la douleur était insupportable. Le violon se mit à battre tel un horrible cœur gonflé de sang. Un liquide rougeâtre coula le long de leurs bras enlacés pour finalement être aspiré par ce violon démoniaque. Haris enfouit sa tête dans le cou de son bienaimé, une dernière fois et sentit ses forces l’abandonnés. Il revit la jeune Clady, puis Ezékiel et finalement Hellann. Sa vie entière défila devant ses yeux et la douleur redoubla d’ardeur.


Puis, le violon se fendit et craqua en un affreux bruit sourd, libérant par le fait même les deux vampires. Tel un coup de fouet, Haris arqua le dos en lâchant un puissant cri de souffrance inconditionnelle. Un autre craquement d’os brisé ce fit entendre et Haris sentit ses os se briser. Plus aucune force dans ses jambes, il fléchit les genoux et glissa le long du corps ensanglanté d’Ezékiel. Le vieux vampire, tomba au sol en gémissant faiblement.

Haris sentit le souffle froid de la mord dans son cou. Les yeux entre-ouverts, il regarda une dernière fois la seule personne qu’il ait jamais aimé.

-Je t’aime, Ezékiel et ce pour toujours et à jamais…

Il révulsa les yeux en poussant un long soupire...

Le violon se mit à battre comme un cœur et Ezékiel devint terriblement étourdit. Son bras gauche était enlacé au bras droit d’Haris, leur sang coulant le long de leurs bras pour être aspiré par le violon d’où émanait une étrange lueur rouge. Leurs corps étaient enlacés au dessus de la tombe du vieux vampire qui aspirait leurs forces. Haris enfouit sa tête dans le cou d’Ezékiel qui passa son bras dans son dos et le serra avec force. La douleur devint si insupportable qu’Ezékiel hoqueta et de chaudes larmes se mirent à couler le long de ses joues, se déversant lentement sur le dos d’Haris.

Quand il sentit le froid envahir son dos le violon se fendit dans un bruit sourd et ils purent dégager leurs mains sanglantes. Haris hurla de douleur et Ezékiel passa son bras sanglant le long de son dos avant de le serrer contre lui. Un autre craquement retentit et Ezékiel sentit Haris glisser entre ses bras. Le vieux vampire s’étendit au sol en gémissant et Ezékiel s’étendit sur lui l’entourant de ses longs bras amoureux. Il croisa le regard d’Haris où l’étincelle malicieuse qu’Ezékiel était habitué de voir ne brillait plus. Il ne retint pas ses légers sanglots qui ne demandaient qu’à sortir.

-Je t’aime, Ezékiel et ce pour toujours et à jamais…

Ezékiel ferma les yeux et enfouit son visage au creux du cou du vampire qu’il aimait, enlaçant ses doigts sanglant aux siens…

-moi aussi, murmura-t-il en fermant les yeux. On se revoit en enfer, chuchota-t-il en souriant légèrement.

Une dernière, unique et chaude larme coula le long de sa joue pour aller se loger dans le cou de son bien aimé.

(pardon yavait oublier de modifier le truc c'est fait la)

« Enfin… je savais qu’il reviendrait… je savais qu’il me libèrerait de se profond sommeil… je savais qu’il se sacrifierait pour moi… »

Judicaël ouvrit lentement les yeux, ses yeux plus rouges que jamais, et un sourire mauvais se dessina sur son visage enfantin. Il sentit ses crocs érafler ses lèvres et il soupira avec allégresse, quel bonheur de sentir à nouveau la soif de sang le tenailler. Son linge blanc était immaculé du sang du vampire qui l’avait enfin réveillé. Il renifla légèrement le doux parfum des lilas qui décorait son tombeau de pierre avant de se lever lentement, s’accrochant sur les rebords de pierre. Il posa un regard circulaire sur la pièce avant que ses yeux ne s’arrêtent sur ses libérateurs. Il sortit lentement du cercueil et prit une grande respiration avant de se pencher sur les deux vampires torses nus. Il retourna le grand vampire blond et il entrouvrit les lèvres avec surprise en apercevant le magnifique visage de son bien-aimé. Il se releva rapidement et rugit avec colère, le vampire pour lequel il revenait en vit avait faillit mourir! Il monta les escaliers en rageant et détruisit l’une des rampes de l’escalier qui menait à sa chambre où avait dormi Ezékiel. Il se calma légèrement et fouilla dans la trappe sous le lit de son ancien amant et sortit deux sac de toiles. Il redescendit au sous-sol et réprima un grognement en séparant les deux corps sanglants de son fils et de son amant.

Il soupira et se promis de les réveiller à leur tour, mais il n’allait certainement pas ce sacrifier… il allait avoir besoin d’aide… il éclata d’un rire malsain avant de fermer la porte de marbre. Il laissa Ezékiel et Haris derrière lui…

Le vieux vampire avait prit soin de les vêtir de blanc et de les étendre dans le tombeau, laissant quelques fleurs de lilas décorer leurs corps enlacés…

Il sortit de l’immense manoir et ses yeux devinrent d’un rouge éclatant… il était temps pour lui de reprendre des forces avant de partir à la recherche de sa nouvelle famille… Il rit à nouveau avant de courir jusqu’à la ville, la lune le regardant tristement, avec l’impuissance d’une fleure face à une tempête…